- De : Denpasar, Indonésie
- A : Banyuwangi, Indonésie
- Distance : 143km
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- De : Banyuwangi, Indonésie
- A : Yogyakarta, Indonésie
- Distance : 623km
Je profite du voyage assez long pour donner un peu de détails sur notre aventure du jour. Comme nous le disions rapidement dans notre post d’avant-hier, nous étions ces deux derniers jours en route pour Yogyakarta, sur l’île de Java.
Un petit voyage en train ?
On avait lu que le train était plutôt une bonne option pour voyager en Indonésie, alors on s’est dit que nous allions tenter le coup comme ça. Bon, le premier truc un peu chiant c’est qu’il n’y a pas de train sur Bali. Mais l’Indonésien est plein de ressources et la société de train du pays, Kereta Api, propose des départs depuis Denpasar (sur Bali donc) en bus !
Parfait pour nous, Sanur où nous séjournions se situe en périphérie de Denpasar. Un petit coup de taxi pour nous rendre à l’agence Kereta Api de Denpasar, et nous voilà face à notre agent de voyage pour effectuer notre réservation ! Il est environ 10h du matin. A l’audace, nous demandons un départ le jour même à destination de Yogyakarta. Première épreuve, notre cher agent ne semble pas très à l’aise avec l’anglais. Pas grave, quand il s’agit de payer quelque chose il y a toujours moyen de se faire comprendre !
Les choses semblent bien se goupiller, nous allons pouvoir partir en début d’après midi et le prix qu’il nous annonce semble être assez proche de ce que nous avions pu voir sur internet avant de nous rendre à l’agence. Qui a dit que nous aurions du mal à nous comprendre ? L’agent effectue même un très beau geste technique en se rendant sur google translate pour nous faire comprendre que les billets ne sont pas remboursables, même si nous ratons une de nos correspondances… même à cause d’un retard dû à Kereta Api. Bon esprit.
Cette dernière information ne nous rassure pas forcément car nous ne sommes pas certains de la ponctualité des trains dans le coin. Et aussi parce qu’il faut préciser que Denpasar – Yogyakarta c’est faisable en réservant auprès de Kereta Api, par contre c’est un peu technique :
- Bus de Denpasar à Gilimanuk
- Bateau de Gilimanuk à Banyuwangi port
- Bus de Banyuwangi port à Banyuwangi gare
- Train de Banyuwangi à Surabayah
- Train de Surabayah à Yogyakarta
22h heures de trajet, 4 changements, et autant de chance de rater sa correspondance. Nous savions que ce serait certainement un peu l’aventure, mais nous n’en avions peut-être pas totalement pris la mesure… Tant pis, maintenant les billets sont réservés, il n’y a plus qu’à !
Premier Warung
Notre bus part à 14h45, à quelques centaines de mètres de l’agence Kereta Api. Nous avons quelques heures à tuer, c’est l’occasion de tester les boui-bouis du centre de Denpasar. Ici, pas vraiment de touristes, donc les cafés et restaurants aux alentours sont plutôt dédiés aux locaux… Même pas peur, en plus Denpasar est la « capitale » de Bali et les commerçants parlent en général quelques mots d’anglais.
Premier arrêt dans un café, ici pas de soucis pour se faire comprendre. On déguste de délicieux jus de fruits frais et un excellent café balinais fraichement moulu. Les tauliers sont vraiment cools et prennent même le temps de nous expliquer comment réaliser à la perfection un café indonésien (quantité de grains de café à moudre, température de l’eau au degré près, etc.).
L’heure du repas approche, la deuxième étape s’impose à nous : un warung. En gros, les warungs ce sont les boui-bouis dans lesquels les indonésiens se restaurent à tout moment de la journée. Un warung peu aussi bien prendre la forme d’une roulotte et de quelques bancs sur un trottoir, que d’un resto plus classique (sachant que ça se rapproche quand même plus d’un kebab que du Fouquet’s…). Pour notre première tentative, on opte pour un warung « en dur ». On a même droit à des tables. Par contre pas de chaises, va falloir manger en tailleur. On baragouine avec le taulier (fort aimable ma foi !), et nous voilà en train de déguster une soupe de légumes, du riz frit, du poulet avec une sauce épicée et bien sûr un jus de fruit frais. C’est excellent ! Le tout pour le prix exorbitant de 50’000 Rupies (3,5 €).
Jusque là, nos premières expériences en dehors des sentiers battus se passent plutôt bien. Pourvu que ça dure !
Et l’aventure commence !
Après le repas, nous retournons directement à l’arrêt bus avec une bonne heure d’avance, histoire d’être certains de ne pas le manquer. On aura bien fait, car même si notre billet indique 14h45, le bus démarre à 14h30. Classique. Kereta Api invente pour vous le retard négatif.
Une fois dans le bus, on se dit qu’on a eu du pot d’avoir des places, car nous partageons le bus avec une équipe de jeunes hockeyeurs qui se rendent à Surabaya pour un match. Il reste au maximum une ou deux places de disponibles ! Après quelques minutes de route, le bus fait un premier arrêt à Ubung, la gare routière de Denpasar. On comprend maintenant que finalement, on n’a pas eu plus de chance que ça d’avoir des places. C’est juste qu’ils vendent plus de tickets qu’il n’y a de places assises… Pas de problème visiblement, le chauffeur sort d’ingénieux petits bancs en bois de dessous les sièges du bus. De quoi assoir 4 ou 5 personnes dans l’allée centrale.
Il est 15h. Il faut chaud. Le bus est blindé. On ne peut plus bouger les jambes. On part pour 3-4 heures de route. On est bien-bien-bien-bien-bien !
Une traversée en bateau… approximative
Après un peu moins de 4h de route nous arrivons à Gilimanuk. De justesse pour attraper le ferry de 19h. Même pas besoin de descendre du bus, car il fait la traversée avec nous (ou plutôt nous avec lui). Ouf ! Première correspondance réussie. On nous annonce environ une demi heure de traversée, on devrait être large pour notre train de 21h45.
Alors que nous arrivons sur la côte, le bateau s’embringue dans des manoeuvres étranges : on tourne à droite, puis on tourne à gauche, avant d’aller à reculons, puis avancer à nouveau… Il fait nuit, on ne voit que les lumières sur le port mais difficile de savoir où l’on doit accoster. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on dirait que le capitaine n’en est pas sûr non plus.
On fini par miracle par arriver à bon port. Il est 20h15. Il n’y a plus qu’à espérer que la gare de Banyuwangi ne soit pas trop loin…
Arrivés à Java ! C’est déjà ça de pris…
Par chance, la gare se situe à quelques centaines de mètres du port ! Deuxième correspondance OK. En plus, on vient d’apprendre qu’en passant sur Java, on a changé de fuseau horaire. Il est maintenant 19h30.
L’expérience de ce midi à Bali nous ayant laissé une bonne impression, on se dit que nous allons aller faire un tour dans le centre de Banyuwangi pour y trouver quelque chose à manger. Mais avant, on passe quand même par le guichet de la gare pour récupérer nos billets de train à l’aide de notre ticket de réservation Kereta Api que nous avait fourni notre gentil agent de ce matin.
Bonne surprise, on voit que nous avons eu droit à un petit « discount » de 7’500 Rupies ! Cool l’agent. On se rend aussi compte que le gars nous à fait payer 100’000 Rupies de plus que le prix indiqué sur le billet. Pas cool l’agent. Première arnaque du voyage. On est un peu deg’ mais bon… c’est un peu le jeu. C’est juste jamais agréable de se faire rouler même si les sommes en jeu ne vont pas nous mettre sur le carreau. Au moins, on a nos billets de train et a priori on ne va pas manquer notre 3ème correspondance. Yeah !
Un peu blasés et fatigués, on se dirige quand même vers le centre de la ville pour se sustenter. On passe devant tout plein de Warung, mais aucun ne nous inspire vraiment… Ah, en voilà enfin un qui nous va bien. Par contre, on n’est plus à Denpasar, pas de menu et personne pour nous parler un peu anglais… Aller on s’accroche malgré la fatigue et on sort le dictionnaire. Ah, ils proposent du riz avec un mélange de viande de poulet et de boeuf. Va pour ça, de toute façon on comprend pas le reste de la carte. Le taulier nous indique de nous assoir et nous sert rapidement un bon bol rempli de riz, viandes et épices. Encore une fois c’est super bon !
En cours de repas, on réalise seulement qu’on ne sait absolument pas le prix du plat. Punaise, ça sent l’arnaque encore ce truc. On va encore nous demander de payer un prix de « touriste ». On aurait dû demander le prix avant de commencer de manger… On n’a pas été bons sur le coup. Pas grave, on profite quand même de notre repas même si on n’est pas sereins sur l’issue de l’affaire. Allez, on prend son courage à deux mains et on va payer. Je demande : « How much for the dinner? » en faisant un signe de « biftons » avec mes mains. « Sixty. » (sous-entendu « Sixty thousand »). Ouf ! 60’000 Rupies c’est pas donné pour un boui-boui comme ça mais bon, au final c’est pas beaucoup plus cher que ce midi à Denpasar. Ça passe. Je lui tend 2 billets de 50’000. Il me dit « No, no » et ne m’en prend qu’un. Il revient ensuite avec 34’000 Rupies de change. Woaw ! En fait, il voulait dire « Sixteen. ». Non seulement c’est pas cher (1 €) mais en plus le gars est plus qu’honnête car je lui avait tendu le baton en lui donnant 2 billets. Finalement, il ne faut pas voir l’arnaque partout ! On va quand même rester vigilants pour la suite du voyage…
De retour à la gare, nous attendons le train en somnolant. Le train entre en gare vers 21h30 et part à 22h comme prévu. Parfait, nous avons un peu plus de 6h de train devant nous, nous ne devrions pas trop avoir de souci pour avoir notre correspondance à Surabaya à 8h15. Yuhu!
La classe « Eksekutiv »
On avait mis le paquet sur les billets de train en prenant les billets en classe « Eksekutiv », a priori la meilleure des trois classes : « Eko », « Bisnes », « Eksekutiv ». Nous ne sommes pas déçus. Les wagons ne sont pas récents mais le confort est là : siège en cuir, prise électrique, petit coussin, couverture. Il y a même une TV qui braille dans le fond du wagon. Bref, le top « Eksekutiv ». La nuit est bonne bien que courte. Nous devons arriver à 4h25, et comme prévu nous arrivons à 5h30. Mais peu importe, on est toujours large pour le train de 8h15.
On commence vraiment à être fatigués. Le bruit de la gare de Surabaya commence à nous tendre à peu… On se réfugie dans l' »Eksekutif lounge » pour y siroter un bon jus de melon frais et un café. Ça fait du bien un peu de calme. On en profite pour se détendre ici. Le train sera certainement à l’heure. Mais avant de prendre le train, on a quand même le temps de se faire arnaquer à la superette du coin, où la caissière a visiblement pesé à double les fruits que nous avons acheté. Résultats on paye 4 pommes et 4 oranges pour plus cher que le total de nos deux derniers repas en warung. Allez, c’est pas grave, on est crevés. On a qu’à dire que c’est le métier qui rentre.
Nous sommes contents de nous poser dans le trains pour Yogyakarta. Il part bien à 8h15. Mais maintenant qu’importe on sait qu’on arrivera à bon port à un moment ou un autre. Fiou, sacré voyage ! Au retour, on fera peut-être le trajet en plusieurs fois…